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Les plaisirs de Philippe
17 octobre 2018

Art Q - Les fesses

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ART Q : LES FESSES

Préambule

Le
Marquis de la Guénoise concepteur et grand aninmateur avec Vic Cabaret des soirées Art Q au bar du 153, m'a gentiment autorisé à publier ici le texte de leur dernier Art Q sur les fesses avec le diaporama non censuré ! Tant pis pour Facebook et son puritanisme anglo-saxon !

Les Art Q c'est quoi ? :

ARTQ, c'est un atelier qui nous réunit autour de l'amour de l'art et de l'érotisme.
C'est sans tabou ni chichi pour parler, apprendre, créer et s'émouvoir grâce à l'Art...tout ça en s'amusant !
La soirée se déroule en quatre temps :
1. Elle commence par un jeu rapide et original en rapport avec la thématique pour vous mettre dans l'ambiance et briser la glace.
2. Un.e intervenant.e vient présenter ses créations artistiques et sa vision du thème abordé, vous pouvez bien évidemment lui poser toutes les questions que vous souhaitez !
3. Nous vous présentons de manière ludique nos recherches sur le sujet du jour
4. Chaque groupe participe à une création imposée en rapport avec le thème et les meilleurs repartent avec des cadeaux.

Que vous soyez seul(e) ou accompagné(e), jeune ou moins jeune, homme charmant ou femme aventureuse, que vous soyez créatif vous-même ou simplement par curiosité ... venez comme vous êtes, on vous fera une place !

Pour ce theme, Les fesses à l'art  Frederic Fontenoy et
Manuel StudiocodArt Da Silva
, des artistes de talents nous ont fait voyager au coeur de leur art.


LES FESSES

Les fesses ! Les fesses ! C’est toute une histoire ! Surtout une histoire dans l’art ! De là à savoir si les fesses, c’est de l’art ou du cochon ! Tout d’abord, une petite mise au point anatomique : les muscles fessiers sont les muscles qui ont permis à l’Homme la station de la bipédie. L’Humain est donc le seul être vivant à en être pourvu ! Et je peux vous garantir que ça fessier les autres animaux ! La station debout a fait disparaître la vulve et donc le sexe de ces dames ! Au grand damne des mâles reproducteurs que nous sommes messieurs ! Du coup plus moyen de vérifier de visu si une « femelle » était en chaleur ou non et donc si la période d’accouplement était là. Le mâle de base ayant besoin de repères visuels, ses yeux se sont donc posés sur deux attributs féminins, les seins et les fesses ! Le popotin, le derche, le cul, le fessard, l’arrière-train, le pétard, la lune, le valseur, la croupe, le joufflu, les hémisphères, les miches, les noix, le panier, le prose, le séant, le nache ! Tant de mots pour désigner le « fondement » de notre humanité ! Et vous avez remarqué comme dans notre langue les fesses sont associées aussi bien à du positif qu’à du négatif : Avoir le cul bordé de nouilles, avoir du cul, en avoir plein le cul, coûter la peau des fesses, se geler le cul, avoir une tête de cul, avoir la tête dans le cul, serrer des fesses et la célèbre réplique des proctologues : parle à mon cul, ma tête est malade. A noter, et j’en finirai là avec le vocabulaire que le terme « nache » qui désignaient les fesses jusqu’au 14ème siècle environ vient de « natica » qui veut bien dire fesses en latin mais la langue française a préféré le terme « fissa » d’origine latine également et qui signifie « fente ». Une autre origine, qui fera plaisir au public BDSM, nous est donnée par le Littré et viendrait du germain « fitse », une baguette et « fitzen », frapper (sous-entendu sur les fesses !) avec une verge ! Vous vous en doutez, les fesses sont donc un territoire insondable, en particulier dans la multitude de leurs représentations artistiques ! Pardon d’avance pour le choix que nous avons fait mais il a fallu trancher et je vous assure que ne pas explorer tous les sillons a été, pour nous, une vraie douleur !

 

PREHISTOIRE

Nos ancêtres préhistos (à partir de Cro-Magnon en gros) ont sculpté plus que peint des fesses. Mystère sur le pourquoi, on serait assez tenté de croire qu’à côté des scènes de chasse et des animaux, thème de prédilection de l’art rupestre, les quelques représentations de fesses qui nous sont parvenues n’ont été réalisées que pour la beauté et l’esthétique que cela représentait et ce tout au long du paléolithique : par exemple, dans le nord de l’Iran on a retrouvé de nombreuses statuettes « stéatopyges ». Qu’on confond souvent à tort avec le terme callipyge. Callipyge : qui a de belles fesses, stéatopyges : qui a de grosses fesses. On les trouvait entre autre en abondance dans les sépultures masculines où elles symbolisaient peut-être la résurrection. Ces figures représentent un nu féminin debout, aux bras courts et charnus dans un geste d'adoration. Les hanches sont prononcées, les jambes courtes, mettant en évidence les attributs sexuels particulièrement des clitoris hypertrophiés. La tête est étroite et stylisée.

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Quant à nos ancêtres antiques que vous dire !? Dans l’Egypte antique : rien ou quasiment rien. Des ornements sur des couverts mais franchement les fesses n’avaient pas le vent en poupe. En revanche de l’autre côté de la Méditerranée, chez les grecs puis les romains le joli fessier avait son importance comme toutes les autres parties du corps d’ailleurs. Tout devait être proportionné, les bâtiments, les statues, les seins, les mains, il n’y avait pas de raison que les fesses dérogent à la règle. Là on trouve, bien sûr, des représentations de divinités mais également de sportifs. Le culte du corps est omniprésent et il est à noter que le fessier masculin est aussi bien représenté que celui de ces dames, profitez-en mesdames, ça ne va pas durer ! Les romains reprendront les canons de beauté des grecs dans leur statuaire. On voit qu’on met en avant une certaine idée de la perfection, cette perfection du corps n’étant que la manifestation d’un équilibre interne (vous vous souvenez des petites quéquettes grecques qui étaient signe de modération). A noter également que pendant la période grecque on voit beaucoup de représentations d’androgynes mais quoi de plus normal dans un pays où les habitants se présentent comme Hélène, je m’appelle Hélène

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MOYEN-ÂGE

Obscènes, impures, sales, voilà comment les fesses étaient considérées au Moyen Age. Les premières toiles qui montrent des corps nus reflètent une nudité laissée aux pécheurs et perçue comme une véritable punition. Il faudra attendre la Renaissance pour que les fesses gagnent leurs lettres de noblesse si j’ose dire ! Le moyen-âge est l’ère des superstitions, des bigots et de la main mise de l’église catholique aussi bien sur la vie quotidienne que sur l’art évidemment. L’église est riche, l’église est un mécène et veille au grain ! En particulier à chasser le malin ! Qu'est-ce qui distingue l'homme de la bête ? Au Moyen Âge le problème était tout tranché : c'était les fesses rondes, seules différences entre l'humain civilisé et la bête sauvage. D’où un magnifique sophisme : les bêtes n'ont pas de fesses rondes, le Diable est une bête, donc le Diable n'a pas de fesses rondes. Encore mieux ! C'est le seul détail anatomique que le diable n'arrive pas à reproduire lorsqu’il prend forme humaine ! Et le diable est contraint de détourner le regard lorsqu'il voit la perfection de notre fessier. Montrer ses fesses n’avait aucune connotation vulgaire ou libertine, au contraire c'était un excellent moyen de se protéger de Satan ! On peut voir un peu partout dans les cathédrales gothiques entre autre des statues callipyges (stéatopyges), fesses dirigées vers l'entrée du lieu saint. Luther, le père de la réforme lui-même, raconte qu'il employait souvent le mooning, lorsque le démon le tourmentait.

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RENAISSANCE

Le cinquecento c’est le grand retour du cul ! De la belle fesse ! Voluptueuses et crémeuses comme une glace à l’italienne ! La Renaissance permet à la fesse de s’asseoir de nouveau confortablement dans l’art ! Elle reprend toute sa place en mettant à l’honneur le classicisme gréco-romain et des scènes issues de la Bible. Le courant artistique qui s’étale sur presque trois siècles, du 14ème au 17ème se libère de l’oppression du Vatican, la religion est remise en cause, la réforme voit le jour avec les thèses de Luther au début du XVIème siècle et les artistes se donnent tous les droits. Le nu reste académique mais tout est permis, jusqu’à Michel-Ange qui peint les fesses de Dieu lui-même sur le plafond de la chapelle Sixtine. La Renaissance préfigure le classicisme qui va chambouler l’art entre le XVIIIème siècle et la période moderne. Le beau l’emporte sur le scandale et les grands mécènes, la famille Médicis, la famille Pazzi, les banquiers, l’église malgré elle, les rois comme François premier vont protéger les artistes et leur permettre toutes les transgressions mais également aider à l’apparition de nouvelles techniques comme le sfumato, la perspective, etc.

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ROCOCO – NEO-CLASSICISME – ROMANTISME

On oscille entre deux grandes tendances : le cul charnu ou l’esthétisme photoshopé avant l’heure !

Rubens et Boucher mettent en scène des femmes bien en chair avec des culs que ne renierait pas Kim Kardashian ! Les odalisques sont pulpeuses, on se fout de la cellulite, encore plus du politiquement correct et on met en scènes des orgies et autres bacchanales !

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Alors que Houdon, Bazille ou Velázquez peignent des corps parfaits, presque fantasmés jusqu’à Ingres qui n’hésite pas à prendre des libertés avec l’anatomie et ajoute allègrement trois vertèbres à sa grande Odalisque afin d’allonger un corps, promesse de plaisirs qui n’en finissent pas.

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Fin 19ème, début 20ème d’un côté le réalisme prend le dessus et Vallotton peint un fessier pâle, grisâtre, vieillissant, Le fauconnier met en scène une femme décharnée dont la maigreur souligne le désespoir déjà présent dans la pause du modèle. On montre la réalité dans ce qu’elle a de plus crue. C’est le siècle de Balzac, de Zola et le début de la lutte des classes, de l’art social voire militant.

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En contrepoint l’art naïf et le surréalisme font leur apparition. Gauguin peint des tahitiennes nues, autant dire Eve au paradis perdu, alors qu’un Duchamp propose une version torturée et presque illisible, on devine déjà le cubisme. Picasso change déjà de style, Matisse aussi. On lit deux interprétations de l’époque, la paix règne en Europe mais les pessimistes promettent une seconde guerre mondiale proche … dont acte !

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L’entre deux guerres et la seconde guerre mondiale vont signifier l’apogée du colonialisme et on va tomber dans la représentation « des nègres ». On dessine, on peint la Vénus Hottentote, on va photographier des femmes noires et nues dans un zoo humain installé au jardin d’acclimatation. La fesse de la femme africaine est représentée pour qu’on puisse s’en moquer. L’européen blanc a déjà oublié les voluptés de Rubens et de Boucher ! L’art est parfois aussi un média de propagande et de haine.

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Mais le salut vient toujours des femmes même si peu osent relever le défi. Les fesses de Simone de Beauvoir et de Joséphine Baker seront des armes politiques. De Beauvoir par sa liberté et son combat féministe (cette photo n’a vu le jour que très récemment), Joséphine Baker, elle, va être une figure de proue de la « négritude » et, en montrant ses fesses (et le reste) elle va subjuguer Paris et faire beaucoup pour la cause et des noirs et des femmes en France.

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ENTRE MODERNISME ET CONSERVATISME

Quand on pense à la versatilité de l’opinion, ces fesses qui débordent de l’opéra Garnier ont tantôt fait scandale, tantôt laissé les parisiens de marbre … pour que quelques dizaines d’années plus tard on danse totalement nu sur la scène de l’académie nationale ! Une paire de fesse, l’une scandale, l’autre banale.

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Lorsque je dis que le Français est versatile ! Que n’ont entendu Michèle Mercier et Michel Polnareff pour avoir osé montrer leur popotin, qui sur un écran de télévision, qui sur des affiches 4 par 3 ! Alors je ne vous parle même pas du cul de Bardot dans « Le Mépris » de Godard ! La censure existait en ce temps là, et ces chez gens là m’sieur, on n’montrait pas son cul !

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Les années 80 vont être, elles aussi, chamboulées. C’est la fin de l’insouciance, le tout début de l’épidémie de SIDA. Helmut Newton fait entrer les fesses, le porno chic et le l’iconographie SM dans le monde de la photo « grand public » alors que Toscani va faire scandale avec une pub politique, cette paire de fesses tatouée comme une vache marquée au fer va déclencher un débat furieux mais gagnera son paris : mettre le SIDA au cœur des préoccupations et des discussions jusque dans le métro parisien. A côté on a aussi le visage des vestiges de l’insouciance et d’une « certaine image de la femme » avec la fameuse pub de l’annonceur Avenir « qui tient ses promesses » suite aux premières désillusions post élection de François Mitterand.

 

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LES ANNEES 2000

On installe des statues de Botero dans les rues alors que le plug de Paul McCarthy fait scandale place Vendôme. La nudité et le sexe ont du mal à trouver une place et les œuvres suscitent des controverses d’une rare violence. Mais Spencer Tunick (au nom prédestiné), empli l’opéra d’Amsterdam de centaines de fessiers et que Haris Lithos prend les fesses de mannequins pour des pinceaux. Ca c’est vraiment de l’art Q !

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2018 : C’est l’apocalypse ! Trump est élu outre-Atlantique et l’Amérique nous montre ses deux visages, si j’ose dire, la débilité d’un jeu qui consiste à accepter de se faire tatouer une image choisie par un « ami », ici le petit rigolo a choisi de faire tatouer la tronche de Trump sur la fesse de son pote alors qu’à droite, Abel Azcona, artiste queer, a décidé de se faire tatouer « Make America great again », le slogan de la campagne de Trump autour de l’anus … je ne vous fais pas un dessin du but de la manœuvre !

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CONCLUSION

On le voit, les fesses ont tantôt été célébrées, tantôt vilipendées. On les a glorifiées, on les a déformées, on les a tatouées, peinte, on a peint avec, tantôt sujet, tantôt support ou bien encore outil ! Ce qui ressort de toutes ces fesses dans l’art, de ces représentations pléthoriques de notre face cachée, c’est qu’elles en disent long sur l’état de nos sociétés, de nos libertés et de l’idée que l’on se fait de l’esthétisme !

Moralité : on a beau les avoir dans le dos, les fesses font avancer le monde … et l’art


Quelques photos de la soirée

Flore CherryLes 2 artistes présents avec Vic

 Flore Cherry

                                                                                  Vic avec les deux artistes invités

 

L'affiche de l'équipe gagnanteLa sculture de Manuel

 L'affiche de l'équipe gagnante                                               Le moulage de Manuel Da Silva


En bonus quelques photos de mes fesses prises par des photographes  !

Louise Dumont (2)

 

Louise Dumont copie

 

Louise Dumont - Shooting dans un parking public ! - mars 2017

 

 

Alain Massa (2) copie

 

Alain Massa copie

  Alain Massa - shooting mai 2018 en bonne compagnie !  

 

Spencer Tunick - Bourgogne - octobre 2009

Spencer Tunick - dans les vignes de Bourgogne (Pouilly Fuissé) en octobre 2009 pour dénoncer le réchauffement climatique avec la collaboration de Greenpeace. Je sais ou je suis sur la photo parmi les 750 participants. Rires ! Cette photo a été publiée en double page dans le Figaro Magazine !
Jérome LeGoff - La Horde DuexJérôme Le Goff - spectacle La Horde Duex avec deux photocopies de mes fesses sur écran géant ! Printemps 2015

Romy Alizée - Dédicace du 18-04-2018

Pia Rollingstone Ribstein - Sous la direction de Sacha Bel-Ami, docteur es forniphilie, quatre garçons se sont transformés en chaise et table pour que Romy Alizée dédicace son livre pendant deux heures dans une librairie de Montreuil - avril 2018
Cette photo a été publiée dans le numéro Sexe des Inrockuptibles de juillet 2018

Stand Fetish Up - salon érotique Bruxelles copie

 

Séance de martinet sur le stand Fetish Up de Corinne Fet au salon érotique de Bruxelles - mars 2018

 

Bonhomme de neige BDSM -février 2018 copie

Auto-portrait - Mon bonhomme de neige BDSM -  février 2018


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  • Récits d'un gentleman coquin et joyeux. Adepte d'un naturisme festif en liberté et cyclonudiste. Modèle photos, performeur nu au théâtre, figurant.. Prince aux tenues extravagantes des soirées parisiennes kinky et BDSM. (+16ans)
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